Kathmandu, 25 novembre 2017
Sur notre route vers le col Larke Pass 5120 m nous avons traversé beaucoup de gaons (villages ou hameaux).
La plupart sont au-dessus des vallées profondes là où les cultures en terrasses deviennent possibles.
Certains comme BARPAK (2000m d’altitude), qui s’est trouvé à l’épicentre du séisme de 2015 ont quasiment été détruits et la reconstruction se fait au gré des aides venant d’ONG ou plus surement du statut social des habitants.
BARPACK est un village dans le district de GORKA . GORKA GURKA cela doit vous rappeler le fameux régiment intégré par les britanniques pour ses diverses conquêtes et aujourd’hui conservé dans sa tradition. Ces soldats sont tous originaires de cette région et sont des soldats professionnels payés par les britanniques. Leurs familles sont aisées et les finances ont permis une reconstruction rapide de leur habitat.
Au milieu de tas de pierres se dresse une maison à plusieurs étages en béton neuve et frais repeinte. Les autres ont avec des tôles et des structures en bois reconstruits des abris et continuent de vivre en espérant des jours meilleurs. Nous avons rencontrés souvent cette situation dans les premiers villages traversés.
Plus haut les villages sont différents et ont une certaine homogénéité dans la construction . Souvent notre chemin traverse le hameau de part en part, avec les maisons reparties de part et d’autre formant un axe central emprunté par tous : trekkers, habitants, animaux, caravanes souvent mules et yaks.
Ces maisons sont construites suivant un modèle récurent très homogène mais souvent hétéroclites. Maisons mitoyennes sur deux niveaux avec trois murs de pierres plates montées et assemblées manuellement sur une hauteur d’environ 3,5 m à 4m épaisseur 0,3 à 0,5m. Une charpente en troncs équarris forme la charpente et supporte un toit entièrement constitué de larges et lourdes lauzes.
Les deux niveaux sont fonctionnels : en bas les animaux et en haut les habitants vivant dans une grande pièce commune qui sert de cuisine et de chambre. Devant l’habitat une coursive de 2 m de large permet de stocker les fourrages pour le bétail et sert aussi d’isolant pour les froids de l’hiver.
Pas d’ouverture sur les côtés, juste une porte sur le devant . Le feu est installé sur des pierres au sol et souvent la cheminée est inexistante;
Devant, une cour matérialisée par des murs de pierres permet l’élevage de poules et de cochons, d’éviter aux chevaux et yaks de prendre leur liberté.
Jusqu’au dernier village 3870 m (hors les lodges) nous avons rencontré ce type de construction et après avoir franchi le col en descendant vers 3900 m ce schéma s’est reproduit .
Des personnes restent tout l’hiver dans ces villages où il peut y avoir des chutes de neige très importantes – 2m à 3m semble un standard- ils s’occupent des animaux qui ne descendent pas avec les plus fragiles : enfants, femmes, personnes âgées.
Ces villages sont souvent habités depuis toujours par des familles mogholes puis par celles qui ont fui les persécutions chinoises perpétrées au Tibet.